Retour rapide sur la genèse du BREXIT et la situation actuelle…
Comment en est-on arrivé là ? Et si on reprenait depuis le début ? Enfin… les éléments clés… Rappelez-vous…
Début 2013, David Cameron, alors Premier ministre, subit une forte pression des Eurosceptiques. Persuadé de l’emporter, sûr de lui, il promet alors que, s’il est réélu en 2015, il organisera un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne.
Il tient parole et le 23 juin 2016 ce sont les partisans du « leave » qui l’emportent avec près de 52% des voix et une participation record de 72,2 %.
Il démissionne…
Le BREXIT est né, c’est le début d’une longue période de discussions, d’incertitudes, d’avancées et de reculs.
Ce choix de sortir de l’union douanière et du marché unique, de mettre un terme à la libre circulation des personnes, des marchandises et des services aura un impact important sur les relations entre les entreprises de part et d’autre.
Theresa May devient Premier ministre et négocie le premier accord de sortie, mais fait face à une forte opposition entre Travaillistes et Conservateurs . Elle finit par démissionner en juin 2019 et est remplacée par l’actuel Premier ministre Boris Johnson.
Après plusieurs reports de la date de sortie effective de l’UE, le 31 janvier 2020 le Royaume-Uni retrouve son « indépendance », mais tout n’est pas réglé. Il faut instaurer de nouvelles règles de pour régir les relations entre le Royaume-Uni et L’Union Européenne.
Une période de transition est alors instaurée jusqu’au 1er janvier 2021.
Pendant cette période rien ne change, le Royaume-Uni n’a cependant plus le droit de vote au niveau européen.
Quel est le but de cette transition ?
Eviter un « Hard Brexit », c’est-à-dire une sortie sans accord de partenariat sur notamment les thèmes suivants :
- Accord commercial
- Relations financières entre l’UE et le Royaume-Uni
- La pêche
- Une absence de contrôle à la frontière Irlandaise
- Coopération en matière de sécurité
- Réglementation sur les produits Chimiques ( REACH )
- Expatriés, personnel
- …
Si malgré tout un accord n’est pas conclu à temps les tarifs douaniers et les contrôles aux frontières seront appliqués conformément aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce ( OMC ) pour les marchandises voyageant entre l’ UE et le Royaume-Uni.
L’application de ces tarifs rendrait les produits plus chers et difficiles à vendre en UE, et les contrôles aux frontières entraineraient de longs retards.
Cette situation aurait également un impact important sur le secteurs des services, et cela affecterait tout le monde, des banquiers aux avocats, les artistes,…
Tous les accords commerciaux que le Royaume-Uni a conclus avec des pays non membres de l’UE pourront également commencer à partir du 1er janvier.
Et la frontière irlandaise?
La frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande est la seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni et l’UE.
Après le BREXIT toutes les parties veulent éviter les contrôles aux frontières par peur de provoquer des troubles, étant donné l’histoire antérieure du conflit.
Theresa May avait proposé un plan appelé le «backstop» ( Filet de sécurité ) irlandais.
En octobre 2019, Boris Johnson, le successeur de Mme May, a supprimé le filet de sécurité et l’a remplacé par le protocole d’Irlande du Nord (NI), qui débutera le 1er janvier 2021, qui prévoit que l’Irlande du Nord continuera à suivre certaines règles de l’UE, rendant les contrôles aux frontières inutiles ;
Les négociations en vue de cet accord qui devaient être clôturées pour le 15 novembre sont toujours en cours , chacun campant sur ses positions, laissant apparaître plus que probablement l’issue d’un « Brexit dur ».
Une des principales pierres d’achoppement est la réglementation de la pêche et le niveau d’accès aux eaux britanniques accordée aux flottes de pêche de l’Union Européenne, mais également les règles de concurrence loyale des entreprises et notamment le niveau des subventions qu’elles perçoivent.
Wait & see, c’est la situation dans laquelle tous les observateurs se trouvent actuellement.
Article rédigé par Vincent LIBBRECHT,
International Operations Manager CCIBW
Newsletter Brexit du 25/11/2020